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L’ART DE VALIDER LES EMOTIONS DES ENFANTS

L’ART DE VALIDER LES EMOTIONS

DES ENFANTS

Pourquoi des phrases comme « Ce n’est pas grave ! » peuvent faire plus de mal que de bien ?

 Votre enfant vient de tomber, il s’est disputé avec un ami, ou encore il revient à la maison en pleurant après avoir rater un contrôle. Ces situations qui suscitent tristesse ou frustration chez votre enfant, sont courantes dans son quotidien.

Naturellement, en tant que parent bien attentionné, vous pourriez vouloir rassurer votre enfant en lui disant : « ce n’est pas grave ! ». Cependant, bien que cette phrase puisse sembler bienveillante, elle peut, en réalité, intensifier ses émotions négatives ou lui donner l’impression que ses sentiments sont minimisés.

Alors pourquoi est-il préférable de ne pas utiliser ce genre d’expression, et que dire à la place ?   

 

I. POURQUOI NE PAS DIRE : « Ce n’est pas grave !».

Dire une phrase comme « ce n’est pas grave ! » peut sembler anodin, mais cette expression peut avoir deux (2) effets négatifs sur votre enfant :

Effet négatif n°1 : La minimisation des émotions de l’enfant

Lorsque vous dites « ce n’est pas grave ! », votre enfant peut percevoir que ses émotions sont minimisées, ce qui peut le faire se sentir incompris.

Les enfants surtout les plus jeunes, ont besoin que leurs émotions soient reconnues et validés. Lorsqu’ils sont tristes, frustrés ou en colère, entendre que « ce n’est pas grave ! » peut leur donner l’impression que ce qu’ils ressentent n’est pas légitime ou important, ce qui peut amplifier leur détresse.

Au lieu de se sentir soutenu, l’enfant peut penser : « ils ne comprennent pas ce que je ressens ! » ou « Papa/Maman ne comprennent pas à quel point cela me touche. ». Cela peut également nuire à sa capacité à gérer ses émotions. Car il n’apprend ni à les identifier ni à les exprimer correctement.

Effet négatif n°2 : La confusion dans la réception du message

Les enfants, en particulier les plus jeunes, ont encore du mal à saisir la nuance des négations. Dire « ce n’est pas grave ! » peut provoquer une confusion cognitive car ils ne peuvent pas se concentrer sur le terme « grave », ce qui renforce inconsciemment l’idée que la situation l’est réellement. En d’autres termes, en voulant leur faire comprendre que la situation n’est pas grave et qu’il n’y a pas à s’inquiéter, vous leur faite comprendre inconsciemment que la situation est réellement grave. Cela risque d’intensifier leurs émotions négatives plutôt que de les apaiser. 

De plus, l’enfant pourrait davantage mal interpréter le message et comprendre : « ce que je ressens est grave, mais maman ou papa s’en fiche. », ce qui renforce chez l’enfant le sentiment d’être incompris.   

 

II. QUE FAUT-IL DIRE ?

Au lieu de minimiser les émotions de votre enfant avec une phrase du style « ce n’est pas grave ! », il est plus efficace de valider ses sentiments tout en offrant une solution ou un soutien.

Pour réussir cela, vous pouvez chers parents suivre un processus en trois (3) étapes :

Etape 1 : Valider l’émotion de l’enfant

Il s’agit à cette 1ère étape de reconnaitre ce que ressent votre enfant, sans jugement ni minimisation. Quand vous le faites, vous montrer à votre enfant que ses émotions sont légitimes et que vous les comprenez.

Vous pourriez dire :

  • « Je vois que tu es triste. C’est normal de se sentir comme ça après un tel évènement. »
  • « Je comprends que tu sois frustré, c’est une situation difficile pour toi. »

Chers parents, par de telles phrases, vous désamorcez la frustration ou la tristesse de votre enfant, en lui montrant que ses émotions sont légitimes. Vous évitez ainsi que votre enfant se sente incompris ou rejeté.

 

Etape 2 : Rassurer et encourager

Après avoir validé les sentiments de l’enfant, dans un 2ème temps vous pouvez le rassurer en lui montrant qu’il y a une issue positive à la situation, tout en lui offrant votre soutien. Vous montrez à l’enfant que la situation est gérable et qu’il n’est pas seul pour y faire face.

Vous pourriez dire des phrases comme :

  • « Ça va s’arranger ne t’inquiète pas. Nous allons trouver une solution ensemble. »
  • « Tu es capable de surmonter ça, et je suis là pour t’aider si tu as besoin. »

Par ce genre de phrases, vous calmer l’enfant et vous lui redonner confiance. Tout en lui montrant que vous êtes présent, vous guidez l’enfant vers une perspective plus optimiste.

 

Etape 3 : Proposer une perspective constructive

A cette 3ème étape du processus, tout en accompagnant l’enfant vous encouragez l’enfant à réfléchir aux solutions ou aux étapes à suivre pour se sentir mieux. A cette étape, vous encourager l’enfant à réfléchir aux solutions, ou à la manière dont il peut gérer la situation. Vous amener ainsi l’enfant à développer son autonomie émotionnelle et sa capacité à résoudre des problèmes, tout en lui offrant votre aide.

Vous pourriez dire des phrases comme :

  • « Que penses-tu de parler demain à ton ami pour arranger les choses ? Je peux t’aider à réfléchir à ce que tu pourrais lui dire. »
  • « Tu es triste à cause de ton contrôle, mais je suis sûr que tu vas réussir la prochaine fois. Si tu veux on peut revoir ensemble ce qui t’a posé problème. ».

Chers parents, par de telles phrases, vous permettez à l’enfant de passer à l’action et surtout de reprendre confiance en ses propres capacités à trouver des solutions.

 

Chaque étape ainsi présentée, prépare le terrain pour l’étape suivante. Ainsi, valider l’émotion apaise l’enfant, rassurer ouvre à la réflexion et proposer des solutions engage à l’action.

 

En résumer, pour aider votre enfant dans des situations difficiles où ils se sent mal, vous pouvez :

  1. Valider ses émotions: c-a-d reconnaitre ce que l’enfant ressent pour qu’il se sente compris
  2. Rassurer et encourager: c-a-d apaiser l’enfant et lui montrer que la situation est surmontable
  3. Proposer des solutions constructives: c-a-d encourager l’enfant à réfléchir aux solutions tout en lui offrant votre soutien.

 

III. QUELLE LECON TIREE ?

Il est important, en tant que parent, de transformer les phrases négatives ou minimisantes en des messages positifs et constructifs.

Dire à un enfant ce que vous voulez qu’il ressente ou fasse est plus efficace que de lui dire ce qu’il ne doit pas ressentir.

Par exemple, au lieu de lui dire : « ne sois pas triste », préférez « je vois que tu es triste, mais nous allons trouver une solution. ».  

Adoptez cette approche également dans vos injonctions quotidiennes. Par exemple, au lieu de lui dire « ne cours pas », préférez « marche doucement. »

Les enfants répondent mieux aux consignes claires et positives, qui renforcent leur confiance en eux et leur capacité à gérer leurs émotions et actions.

 

En conclusion, dire des phrases comme « ce n’est pas grave ! » peut sembler réconfortant, mais cela peut créer chez l’enfant un sentiment d’incompréhension ou de frustration.

A la place, validez ses émotions, proposer des perspectives rassurantes et encouragez-le à trouver des solutions. En changeant la manière dont vous communiquez avec votre enfant, vous l’aidez à développer sa capacité à gérer ses émotions et à mieux comprendre les situations qu’il vit.

La communication est un outil puissant pour accompagner votre enfant dans son développement émotionnel et social.