L'ART DE PARLER A VOTRE ENFANT SANS LE JUGER

TRANSFORMER LA DECEPTION EN OPPORTUNITE :

« Comment parler à votre enfant sans le juger ? »

I. INTRODUCTION

Il arrive parfois que votre enfant ne réponde pas aux attentes que vous aviez placer en lui : un échec à un examen, un mauvais comportement, ou des attitudes et des choix que vous ne comprenez pas. Face à la déception, certain parent animés par le désir de voir leur enfant se distinguer positivement, animés par une volonté de voir leur enfant faire mieux, pourraient dire : « Tu nous déçois ! »

Chers parents, cette phrase bien que souvent exprimée dans un moment de frustration, peut avoir des conséquences profondes sur l’estime de soi de l’enfant et sur votre relation avec lui.

Pourquoi cette phrase est-elle si lourde de conséquences, et comment peut-on exprimer sa déception autrement ?    

II. POURQUOI NE PAS DIRE : « Tu nous déçois !».

Dire à un enfant qu’il vous déçoit est une affirmation puissante qui peut affecter durablement sa perception de lui-même et de ses relations avec vous.

Parcourons trois (3) raisons pour lesquelles il faut éviter des phrases comme « Tu nous déçois ».

1. Impact sur l’estime de soi

Lorsqu’un enfant entend « tu nous déçois », il peut percevoir cela comme un jugement de sa valeur globale en tant que personne. Cela ne touche pas seulement à son comportement, mais à son identité.

Il peut commencer à croire qu’il n’est pas à la hauteur ou qu’il n’est pas digne d’amour ou d’approbation.

Ce type de phrase peut donc affecter sa confiance en lui, en particulier s’il l’entend de manière répétée.

2. Rupture de la relation parent-enfant

Dire « tu nous déçois » place une barrière entre l’enfant et le parent. L’enfant peut se sentir rejeté ou incompris, et cela peut créer de la distanciation émotionnelle. L’enfant pourrait avoir peur de partager ses échecs ou ses difficultés à l’avenir, de peur de décevoir à nouveau, ce qui fragilise la communication et la confiance mutuelle.

3. Confusion entre comportement et identité

Cette phrase peut aisément entrainer une confusion entre l’évaluation d’un comportement spécifique et la personne elle-même. En entendant « tu nous déçois », l’enfant peut penser que ses actions le définissent entièrement.

Plutôt que de comprendre que c’est un comportement isolé qui est problématique, il peut intérioriser cette phrase et croire que ses erreurs font de lui une personne indigne et incapable. Ce qui est essentiellement faux !

III. QUE FAUT-IL FAIRE ?

Cher parent, plutôt que d’exprimer votre déception en des termes qui affectent l’identité de l’enfant, il est important de se concentrer sur le comportement spécifique et de maintenir un dialogue ouvert et constructif.

Pour y arriver, chers parents, vous pouvez utiliser l’une des trois (3) approches que je vais vous présenter, ou même les combiner en fonction de la situation, du contexte, ou du type de relation que vous souhaitez renforcer avec votre enfant :

• Approche 1 : Exprimer vos sentiments sans juger l’enfant

Au lieu de dire « tu nous déçois », vous pouvez dire ce que vous ressentez face à la situation sans remettre en cause l’enfant lui-même.

Il s’agit ici d’exprimer votre déception d’une manière qui ne porte pas atteinte à l’estime de soi de l’enfant.

Vous pourriez dire :

• « Nous somme déçus par ton comportement dans cette situation. »
• « Ce résultat n’était pas celui qu’on attendait, mais on peut en discuter pour voir comment s’améliorer. »
• Approche 2 : Encourager la réflexion et le dialogue

Offrez à l’enfant l’opportunité de comprendre ce qui a mené à la situation et de réfléchir aux solutions.

Il s’agit dans cette approche, de favoriser une discussion avec l’enfant, en l’encourageant à réfléchir à ses actions et à apprendre de se erreurs.

Vous pourriez dire :

• « Que penses-tu de ce qui s’est passé ? Comment pourrais-tu faire différemment la prochaine fois ? »
• « C’est vrai que ce n’est pas ce qu’on espérait, mais on peut travailler ensemble pour que cela s’améliore. »
• Approche 3 : Distinguer l’action de la personne

Dans cette 3^ème approche, on met l’accent sur la distinction entre l’erreur et la valeur intrinsèque de l’enfant, pour éviter la facile confusion entre « comportement » et « identité ». 

Il est crucial de faire comprendre à l’enfant que ses actions ne le définissent pas entant que personne, et qu’il peut toujours corriger ses erreurs.

• « Ce que tu as fais n’était pas la meilleure décision, mais cela ne change pas l’amour que nous te portons. »
• « Tout le monde fait des erreurs. L’important est de comprendre ce que tu pourrais faire la prochaine fois. »

IV. QUELLE LECON EN TIRER ?

Il est essentiel, en tant que parent, de faire la distinction entre la critique d’un comportement et le jugement de la personne. Dire « tu nous déçois » peut laisser des traces profondes sur la confiance en soi de l’enfant et sur la qualité de la relation parent-enfant.

En revanche, exprimer ses attentes, tout en offrant soutien et ouverture au dialogue, aide l’enfant à comprendre ses erreurs sans se sentir dévalorisé.

Transformez les phrases négatives en opportunités d’apprentissage : au lieu de dire « tu nous déçois », privilégiez des formulations comme « ton comportement n’était pas celui qu’on attendait, mais comment pouvons-nous faire mieux ensemble ? » Cela renforce la confiance de l’enfant en ses capacités à changer et à s’améliorer, tout en maintenant une relation basée sur le respect et l’amour inconditionnel.

V. QUE DEVONS-NOUS RETENIR ?

Dire « tu nous déçois » peut sembler naturel dans des moments de frustration, mais cette phrase peut avoir un impact durable sur l’estime de soi de l’enfant et sur sa relation avec vous. En transformant cette déception en une opportunité de dialogue et d’amélioration, vous montrez à votre enfant qu’il est toujours aimé, même lorsqu’il fait des erreurs, et surtout qu’il a le pouvoir de faire mieux.